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Pierre gravée - salle 3
L’une des faces de la pierre présente un cheval gravé, suivi d’un être imaginaire qui combine des attributs humains et animaux. De la bouche ouverte du cheval s’échappent des traits courts qui évoquent soit la langue, soit l’action de cracher ou de souffler. L’œil est dessiné comme si la paupière était fermée. Deux signes sur le flanc figurent peut-être des blessures.
La créature imaginaire, figurée à la suite du cheval, possède un museau allongé, des moustaches d’animal carnivore et une longue barbe à deux pointes. Sa main, pourvue de cinq doigts ou griffes, brandit un trait. Le reste du corps évoque celui d’une femme aux seins lourds et au ventre proéminent ; le membre inférieur est à peine esquissé. Aucun trait gravé ne rattache le cheval à cette créature composite, mais il est difficile de ne pas les associer. Le cheval a-t-il été tué par l’être imaginaire qui le suit ?
Sans équivalent dans la région, ce type de figuration rappelle les êtres chimériques dessinés sur les parois de grottes du Périgord ou des Pyrénées.
Sur l’autre face, les gravures sont plus fines et plus denses. On distingue un cheval et deux rennes de facture plus sommaire, disposés tête-bêche.
La pierre d’Étiolles a été décorée au cours du Magdalénien, période durant laquelle les témoignages d’art gravé deviennent très abondants, surtout dans le sud de la France (Pyrénées, Dordogne, Poitou). La gravure est alors pratiquée sur différents supports (parois des grottes, outils, blocs ou plaquettes), sur des matériaux variés (pierre, argile, bois de cervidé, ivoire) et avec des techniques diversifiées. Les représentations, souvent très réalistes, sont des images d’animaux, d’humains, d’êtres fantastiques, parfois aussi des signes ou des motifs géométriques.
Bibliographie
- Fritz C., Tosello G. - Un témoin privilégié de l’art paléolithique dans le Bassin parisien : le galet gravé d’Étiolles. Bull. de la Société préhistorique française, T. 108, n° 1, 2011, p. 27-51.