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Nasse à poissons - salle 5

Des fragments de nasses mis au jour à Noyen-sur-Seine présentent un double intérêt : ils montrent que l’usage de la vannerie existe depuis des temps très reculés et ils témoignent d’une technique de pêche particulière dès le Mésolithique.

La vannerie : une technique attestée il y a plus de 10 000 ans

Le gisement mésolithique de Noyen-sur-Seine (Seine-et-Marne) reposait au fond d’un ancien chenal colmaté de la Seine. La fouille de ce site, daté de 7000 ans avant J.-C., a été rendue possible grâce au pompage de la nappe phréatique. Il a livré, en plus de la pirogue en pin, sept pièces en vannerie : six d’entre elles, de forme conique, ont été interprétées comme des fragments de nasse à poissons.

Ce fragment de nasse, l’un des mieux conservés à ce jour, a été lyophilisé. Il est fabriqué en vannerie cordée selon une technique encore utilisée actuellement. Les montants, en troène, sont maintenus par des brins en fibre de pin, cordés par paire et espacés de quelques centimètres. Le bord est renforcé d’une baguette en bois.

Les premières traces de vanneries sont apparues au Proche et Moyen Orient entre le IXe et le Ve millénaire avant J.-C.

Un piège à anguilles

Ce type de nasse s’apparente aux nasses traditionnelles dans lesquelles s’encastre une sorte d’entonnoir où le poisson pénètre sans pouvoir ressortir. Les fragments retrouvés pourraient appartenir à cet élément du piège. Mais les cônes pouvaient également être utilisés seuls en emprisonnant le poisson par-dessus dans une eau peu profonde.

Le site de Noyen a livré plus de 2000 pièces osseuses de poissons, principalement des vertèbres. L’étude de ces restes a montré que le choix des pêcheurs mésolithiques se portait de préférence sur les anguilles et ensuite sur les brochets. On suppose que les nasses de Noyen-sur-Seine servaient principalement à la capture de ces espèces.

Bibliographie

Mordant D. - Noyen-sur-Seine avant le Néolithique : des vestiges mésolithiques en milieu humide. Bulletin du Groupement Archéologique de Seine-et-Marne, n° 28-31, années 1987-1990 (1992), p. 17-38.